Parce que nous vivons dans un monde de plus en plus artificiel, la nature nous est de plus en plus nécessaire. Dans la ville, nous voulons des espaces verts, des arbres et des fleurs ; à l’intérieur de nos maisons, des plantes et des fleurs. Les fleurs en bouquet sont éphémères ; elles ne durent que le temps d’un hyménée.
Pour recréer un milieu vraiment naturel dans la maison, il faut des plantes vivantes. Toutes n’acceptent pas d’y vivre. L’atmosphère sèche, le manque de lumière, une température constante qui efface les saisons composent un milieu peu favorable à la vie des plantes. Celles qui s’y comportent le mieux, et peuvent y vivre très longtemps, sont des plantes tropicales dont la végétation naturelle connaît peu de repos.
Leur aspect inusité augmente l’intérêt que nous prenons à leur présence. Leur nombre est considérable et l’amateur se trouve embarrassé, aussi bien pour choisir les mieux adaptées à son cas particulier que pour leur donner les soins indispensables à leur survie. Le présent guide lève cet embarras. Il présente les plantes les mieux adaptées à la vie en appartement et explique comment les soigner. Malgré sa concision, ce nouveau guide est un véritable traité de la culture des plantes d’intérieur. Il est indispensable pour créer chez soi un décor vivant et en assurer la durée.
Guide, conseils et avis
Qu’est-ce qu’une plante d’intérieur
C’est celle qui est capable de vivre dans la maison, compte tenu des conditions climatiques spéciales qui y règnent en permanence. Le nombre des plantes susceptibles d’être introduites dans les maisons est considérable. Mais beaucoup ne sauraient y vivre longtemps ou n’y résisteraient que pendant un temps très court n’excédant pas deux ou trois mois (Azalée, Camellia, Cyclamen).
Celles-ci ne méritent pas le nom de plantes d’intérieur, ni non plus les plantes que nous cultivons ordinairement en plein air, et ne sont rentrées qu’au moment de leur floraison, généralement après forçage (Chrysanthème, Hortensia, Hydrangea, Cinéraire, Arum, Primevère, etc.).
De même, les plantes bulbeuses à floraison hivernale ou printanière : Tulipe, Jacinthe, Narcisse, Crocus, dont l’effet décoratif est éphémère. Toutes ces plantes étant éliminées, ne restent que des plantes exotiques, la plupart tropicales, d’une beauté peu commune, gélives partout en France, sauf peut-être sur la Côte d’Azur et dans quelques régions privilégiées du littoral atlantique, et quelques plantes indigènes de plein air qui, bien qu’un peu vulgaires, comme les Lierres, se montrent très résistantes à une atmosphère confinée.
C’est seulement parmi ces vraies plantes d’appartement que nous avons sélectionné les plus méritantes au double point de vue de la beauté et de la facilité de leur entretien. Les unes sont à fleurs, d’un effet décoratif temporaire, les autres sont à feuillage vert ou coloré, et donc susceptibles de jouer un rôle permanent. C’est un choix suffisant pour satisfaire à tous les besoins. Bien que les Cactées et autres plantes grasses résistent bien en intérieur, nous ne les avons pas comprises dans le présent article ; nous avons pensé qu’elles méritaient une publication spéciale.
Comment employer les plantes ?
Ce serait avoir peu d’imagination de n’employer les plantes d’intérieur qu’en pots placés sur des meubles ou suspendus à une cloison. Il est des plantes sarmenteuses qui peuvent garnir des treillages muraux (Cissus, Hoya, Stéphanotis, Pothos, Scindapsus, etc.) ; d’autres, à port retombant, font de charmantes suspensions (Columnea, Chlorophytum, Platycerium, Setcreasea, etc.) ; d’autres, en vasque ou en jardinière, font des groupes hautement décoratifs lorsque la lumière met en valeur leurs formes et leurs couleurs (Dracaena, Croton, Dizygotheca, Cocos, Maranta, Neoregelia, etc.) ; d’autres, à végétation lente, font de curieux jardins miniatures en dame-jeanne ou en bonbonne (Cryptanthus, Peperomia, Ficus repens, Pilea, Pella, etc.) ; d’autres enfin, plus précieuses, telles les Orchidées, se cultivent dans de petites serres d’appartement, comme on dispose de jolis Saxes dans une vitrine.
Comme le paysagiste composant un jardin, vous devez faire preuve d’imagination dans la décoration végétale de votre intérieur. Mais l’imagination serait insuffisante pour assurer le succès, si elle n’était complétée par la connaissance des besoins des plantes, des soins qu’elles exigent pour donner le spectacle réconfortant de plantes bien portantes et prospères. Nous verrons plus loin que les plantes peuvent être classées en plantes d’ombre, de pleine lumière, d’atmosphère sèche, d’atmosphère humide, de température basse, moyenne, élevée.
Les besoins des plantes d’intérieur
Il ne faut jamais perdre de vue que les plantes sont des êtres vivants. Comme nous, elles se ressentent de la qualité de la vie. Leur prospérité dépend essentiellement de cinq éléments : la terre dans laquelle plongent leurs racines; l’eau qu’elles boivent par leurs racines et leurs feuilles, l’air qu’elles respirent, la lumière qui fait leur belle couleur verte et leur permet de se nourrir de l’acide carbonique de l’atmosphère, enfin la chaleur, ni trop forte ni trop faible, qui les met en état de se nourrir et de respirer dans les meilleures conditions.
Les terres pour plantes d’intérieur
Chaque plante a un type de sol préféré, dans lequel elle pousse particulièrement bien. La plupart craignent le calcaire et ne viennent bien que dans des sols plus ou moins acides, humifères, dont la terre de bruyère et le terreau de feuilles sont les meilleurs exemples.
D’autres préfèrent une terre plus consistante mais sans calcaire. D’autres, enfin, viennent bien tout simplement dans de la terre de jardin, même un peu calcaire. Quelques plantes qui, dans la nature, vivent dans l’humus accumulé dans les aisselles des branches, se contentent, en culture, de tourbe et de sphagnum haché (le sphagnum est formé de la mousse des marais spongieuse et imputrescible).
Les Cactées, adaptées à la sécheresse, préfèrent une terre sableuse. Comme on ne peut préparer autant de sortes de terre que de plantes, on a été amené à composer trois mélanges, dits composts, qui suffisent à satisfaire à peu près aux divers besoins.
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- Le compost n° 1, pour les plantes de terrains acides, est constitué de 4/5 de terre de bruyère ou de terreau de feuilles et de 1/5 de tourbe. La tourbe se trouve en balle ou en sac dans les jardineries ; elle est généralement acide et a le pouvoir de retenir l’eau des arrosages. Elle constitue un milieu souple où les racines se développent facilement.
- Le compost n° 2 est formé de 2/6 de terre de jardin, de 3/6 de terre de bruyère tourbeuse ou de terreau de feuilles, de 1/6 de tourbe.
- Le compost n° 3 est constitué de 3/5 de terre de jardin, adoucie de 1/5 de tourbe, et de 1/5 de terreau de feuilles. Raclé superficiellement, le terreau, provenant de la décomposition des déchets de jardin, ne remplace pas le terreau de feuilles. Il ne saurait être employé dans les composts pour plantes d’appartement sans une désinfection préalable au moyen de produits chimiques ou de la chaleur (85°C pendant une heure). Les formules des trois composts ci-dessus, très empiriques, n’ont rien d’absolu. Elles permettent de satisfaire à peu près tous les besoins.
Quel que soit le compost utilisé, il doit-être sain, perméable, et rendu bien homogène par des pelletages répétés qui mélangent intimement ses éléments. Le fond des récipients doit être bien drainé par un ou plusieurs trous, et quelques tessons (débris de poterie, par exemple) qui empêchent le bouchage des trous par du compost colmaté, et assurent l’écoulement de l’eau d’arrosage en excès.
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L’eau pour les arrosages
La meilleure est l’eau de pluie. Chaque fois que cela est possible, il faut la recueillir dans une citerne. On estime qu’il tombe en moyenne annuellement en France 600 litres d’eau par mètre carré. C’est dire qu’on peut recueillir tous les ans 60 m3 d’eau de pluie sur une toiture de 10 m x 10 m. L’eau de pluie est javellisée et souvent calcaire. Employée en bassinages, c’est-à-dire en pulvérisations, elle laisse un dépôt blanchâtre sur les feuilles, qui en gâte l’aspect.
L’eau de rivière, comme l’eau de puits, est bonne lorsqu’elle n’est pas calcaire. L’emploi d’une eau froide peut provoquer des accidents de végétation. Certaines plantes sont très sensibles à la température de l’eau. Les plantes bulbeuses forcées, le Poinsettia, le Saintpaulia, les Anthuriurn, les Aracées, en général les jeunes Fougères, toutes les espèces épiphytes munies de racines aériennes demandent à être arrosées avec une eau tiédie à la température de 15°C.
L’atmosphère
On ne sait pas assez que la santé des plantes d’intérieur dépend beaucoup de l’état de l’atmosphère. L’air doit être aussi pur que possible d’où nécessité d’une bonne aération, sans courant d’air.
L’atmosphère d’une cuisine, assez souvent chargée de vapeurs grasses qui se déposent sur les feuilles est mauvaise. Certaines plantes ont besoin d’une atmosphère humide. Par contre, d’autres se plaisent dans une atmosphère sèche. On augmente l’humidité de l’air en plaçant plusieurs saturateurs dans les radiateurs de chauffage central et par des pulvérisations d’eau sur le feuillage. On diminue la trop grande humidité d’une pièce en la ventilant.
La lumière est nécessaire aux plantes
Dans la nature, la lumière du jour est soumise au rythme solaire. Faible le matin, elle passe par un maximum d’intensité lorsque le soleil est au plus haut, puis elle décroît jusqu’à la nuit. Les plantes sont adaptées à ce rythme. Lorsqu’elles sont mises en appartement où la lumière est parfois cent fois plus faible qu’en plein air, elles se trouvent bien de bénéficier d’un éclairage artificiel d’appoint pouvant aller de 3 à 4 heures par jour à 5 ou 6 heures. On comprend que cet appoint de lumière est plus utile à Lille, où la durée moyenne annuelle d’insolation est de 1 593 heures, qu’à Saint-Raphaël où elle est de 3 000 heures.
Il faut s’efforcer de donner l’éclairage d’appoint immédiatement après ou avant l’éclairement naturel. Autrement dit, l’éclairement journalier des plantes doit être continu et non coupé par une période d’obscurité. Les alternatives de lumière et d’obscurité provoquent des phénomènes qui ne sont pas toujours favorables. Les plantes doivent pouvoir jouir la nuit d’une sorte de sommeil dans l’obscurité. Les lampes à utiliser pour l’éclairage d’appoint sont à incandescence
ou fluorescentes.
Les premières dégagent beaucoup de chaleur : 90 % de l’énergie électrique qu’elles reçoivent est transformée en chaleur contre 10 % en lumière. Il faut tenir les lampes à incandescence assez éloignées des plantes et d’autant plus qu’elles sont plus fortes. L’éloignement dépend aussi de la nature des plantes à éclairer. Le tableau ci-dessous donne l’éloignement à observer suivant l’intensité lumineuse de la lampe.
Les distances à respecter pour les lampes
PUISSANCE | 25 watts | 40 watts | 60 watts | 100 watts |
PLANTES DE SOLEIL | 20 cm | 25 cm | 40 cm | 75 cm |
PLANTES DE MI-OMBRE | 25 cm | 35 cm | 80 cm | 100 cm |
PLANTES D’OMBRE | 35 cm | 50 cm | 100 cm | 150 cm |
La superficie éclairée augmente avec l’éloignement. Les lampes fluorescentes, dénommées à tort “tubes au néon”, ne dégagent pas de chaleur et elles peuvent être rapprochées des plantes autant qu’on le veut, sans craindre des brûlures du feuillage ; un tube fluorescent de 40 watts a un flux lumineux comparable à celui d’une lampe à incandescence de 150 watts. Cela permet d’obtenir des jeux de lumière remarquables dans les plantes.
La position des plantes par rapport aux fenêtres est très importante. D’une façon générale, les plantes ne doivent jamais être exposées aux rayons directs du soleil, derrière une vitre. Lorsqu’on installe des plantes en jardinière devant une fenêtre, celle-ci doit être munie d’un store vénitien qu’on abaisse aux trois quarts pendant les heures où le soleil est le plus ardent. Mais, sous cette réserve, toutes les plantes se trouvent bien d’une grande lumière non brûlante. Les plantes dites d’ombre supportent l’ombre, mais ailes se trouvent bien aussi d’une grande lumière tamisée.
Une température modérée
Les plantes sont aussi sensibles au rythme thermique qu’au rythme solaire. Dans nos appartements, nous les plaçons à une température constante de 18 à 22 °C, de jour comme de nuit, hiver comme été. Ce n’est pas le mieux. Les plantes devraient être à une température relativement élevée pendant la période de leur végétation active, qui se situe généralement pendant le printemps et l’été, et être plus au frais pendant l’hiver.
Mais, pendant la période de végétation active, il conviendrait qu’elles aient 3 à 40 de moins la nuit que le jour. Quelques plantes aiment la fraîcheur. Pour les Azalées, les Cyclamens, la température ne devrait pas dépasser 150 le jour, 8 à 100 la nuit. Pour d’autres, la température optimale oscille entre 20 et 24°c.
Un petit matériel qui facilite l’entretien
Quelques outils très simples sont indispensables à la culture des plantes d’intérieur. Si l’on a un assez grand nombre de plantes, il est bon de disposer d’un petit matériel dont voici la composition :
- un petit arrosoir de serre, de 3 à 5 litres, avec bec lance-jets et pomme amovible ; le bec facilite le versement de l’eau dans les pots ; la faible capacité, donc le faible poids, permet de lever l’arrosoir à bout de bras pour arroser les suspensions
- un petit sécateur de dame ou de forts ciseaux pour couper les tiges mortes ou excédentaires
- un vaporisateur à main, « bouteille » ou « pistolet », pour les bassinages et éventuellement pour la projection des produits antiparasitaires ; un transplantoir ;
- quelques tuteurs en bambou de différentes longueurs
- du raphia souple, du ruban ou de la ficelle pour attacher ou soutenir les tiges sarmenteuses
- un bout de latte plate pour tasser la terre à la périphérie des pots lors des rempotages
- une éponge douce ou de la ouate pour laver les feuilles des Ficus et des Philodendrons
- une bassine ou un seau pour baigner les plantes ayant séché accidentellement
- un thermomètre. On peut se procurer ce matériel dans les quincailleries horticoles.
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Les récipients de culture
Il existe de nombreux modèles, il faut veiller avant tout à ce qu’ils soient fonctionnels.
Les pots
Ils sont en terre cuite poreuse ou en matière plastique.
- Les pots en terre cuite sont sains, ils respirent ; lourds ; ils assurent la stabilité des plantes. On prétend que l’évaporation rapide de l’eau par les parois provoque une concentration excessive des solutions salines de la terre à la périphérie du pot et un dessèchement rapide. On le constate rarement.
- Les pots en matière plastique sont imperméables. La terre y reste longtemps humide. Si l’on arrose trop, la terre, qui ne se ressuie pas, se gâte et les racines pourrissent. Quel que soit le pot, il doit être percé au fond d’un trou dit de drainage, par où l’eau d’arrosage en excès peut s’écouler.
- Il existe des grands pots en plastique à double fond isolant une réserve d’eau. Des mèches permettent à l’eau de s’élever dans la motte par capillarité. Ce dispositif, très apprécié en période de vacances, assure une humidité prolongée ne nécessitant en été qu’un arrosage toutes les 3 ou 4 semaines. Les pots ne sauraient être placés directement sur les meubles, leur humidité risquant de faire des marques sur le bois. Pour pallier cet inconvénient, on interpose une soucoupe entre le pot et le meuble, ou bien, on place le pot dans un cache-pot.
- Le cache-pot doit être plus grand que le pot pour faciliter l’introduction ou l’extraction de celui-ci, et veiller à ce qu’il ne se remplisse pas d’eau, ce qui provoquerait l’asphyxie des racines. Durant l’été, on peut tasser de la mousse dans le vide en couronne existant entre le pot et le cache-pot. En mouillant copieusement la mousse, on ralentit le dessèchement de la terre du pot. Lorsque les plantes ont pris un très grand développement (Palmiers, Philodendrons, Ficus), il est préférable de les mettre dans des bacs en chêne.
- Les jardinières permettent de grouper les plantes. Elles sont en bois, en fibrociment ou en matière plastique. Celles en bois sont doublées de zinc. Certaines sont à double fond avec réserve d’eau. Elles doivent avoir d’assez grandes dimensions : une largeur moyenne de 20 à 25 cm et une profondeur de 25 à 30 cm. La longueur n’est limitée que par le poids.
Les porte-pots
Pour éviter de placer les pots sur les meubles ou par terre, on utilise des porte-pots susceptibles de supporter 3, 5 ou 7 pots. il est important qu’ils soient assez lourds et à large socle pour assurer leur stabilité. On trouve dans le commerce un type de porte-pots étagère, formé d’un tube vertical de 1,35 m, monté sur socle, le long duquel sont soudées, en cinq endroits, des tablettes destinées à recevoir les pots.
Dans ce type de porte-pots, le socle est muni de roulettes en caoutchouc. Il existe aussi des porte-pots muraux et des porte-pots suspension, en fil de fer plastifié. Pour les jardins d’hiver ou de plein air, on trouve des étagères pliantes ou non, rectangulaires, en cercle ou en quart de cercle, hautes de 75 cm, qui facilitent la présentation des plantes.
L’arrosage automatique par capillarité
Le phénomène de l’ascension de l’eau dans les tubes capillaires mouillables a donné l’idée de méthodes d’irrigation souterraine, dont une des plus intéressantes applications est l’arrosage automatique des plantes d’intérieur en pot, en jardinière ou qui sont groupées sur des tables.
- Dans un premier système (système Riviera par exemple), de l’eau est contenue au fond du récipient de culture. Le compost terreux en est séparé par une grille qui réserve une nappe d’air entre l’eau et ce terreau qu’elle supporte. L’eau s’élève jusqu’à la grille, et de là, dans le compost, mais seulement dans la mesure où celui-ci est sec, par un système de mèches en fibres artificielles. Un dispositif est prévu qui permet le remplissage et la vidange du réservoir, l’évacuation du trop-plein et la surveillance du niveau de l’eau. Ce système permet de conserver en bon état de végétation des plantes d’appartement abandonnées à elles-mêmes pendant quelque temps, pendant les vacances par exemple.
- Dans un autre système, utilisé surtout dans les serres, mais qui peut être adapté dans les appartements, pour des groupes de plantes, l’irrigation par capillarité ne se fait pas directement dans la terre des pots, mais dans une couche de sable sur laquelle reposent les pots ou les terrines. Du sable, l’eau s’élève dans les pots (en terre cuite poreuse) et l’eau qui s’évapore autour des pots contribue à donner à l’air un degré hygrométrique satisfaisant.
- Un autre système, dit « régulateur d’arrosage », d’application plus restreinte, est employé pour l’arrosage des plantes fortes, demandant une humidité suivie. Il est constitué tout simplement d’un cône en fine poterie spéciale se plaçant dans le pot et qui reçoit l’eau éventuellement additionnée d’engrais soluble. L’eau passe progressivement au travers de la paroi poreuse. Ce petit appareil évite le croûtage superficiel de la terre du pot par les arrosages répétés. Il irrigue la terre au niveau des racines et il permet d’abandonner une plante pendant dix à quinze jours si l’on a soin de placer le goulot d’un flacon rempli d’eau dans l’orifice du cône.
Multiplier les plantes d’intérieur
Il est tentant de multiplier les plantes d’appartement qu’on aime et qui réussissent bien chez soi. On sait qu’il y a cinq manières de multiplier les plantes : par semis de graines, par bouturage, par division ou éclatage des touffes, par marcottage et par greffage.
Ces cinq procédés sont applicables aux plantes d’appartement, mais ils ne sont pas tous également commodes à pratiquer. Ni le semis, ni le greffage ne sont facilement réalisables en appartement. Le semis, parce qu’il est difficile de se procurer des graines, les plantes n’en produisant généralement pas en intérieur, ou bien n’en donnant que de stériles, ensuite parce qu’il faut cultiver les jeunes plantes durant des mois avant qu’elles ne soient suffisamment ornementales. Quant au greffage, il suppose qu’on dispose de porte-greffes, ce qui est rarement le cas. Il reste donc à la portée de l’amateur : le bouturage, la division des touffes et le marcottage.
Comment bouturer ?
Les plantes ont le pouvoir de se multiplier sans l’intervention d’organes sexuels, par simple fragmentation, c’est-à-dire par bouturage. Une bouture est une portion de plante, placée dans un milieu tel qu’elle puisse émettre des racines, se mettre à pousser et reconstituer un végétal nouveau qui sera exactement semblable à celui dont elle provient. Les boutures peuvent être des fragments de rameaux ou de tiges, des portions de racines ou des portions de feuilles.
Deux époques sont favorables au bouturage : avril-mai et août-septembre. Les boutures de rameaux ou de tiges sont les plus courantes; elles ont de 10 à 12 cm de longueur. On les sectionne au niveau de l’insertion d’une feuille. La base de chaque bouture n’est enterrée que de 2 ou 3 cm, pas plus. La terre est fortement tassée contre elle, puis on arrose et on couvre avec une cloche ou, s’il ne s’agit que de deux ou trois boutures, avec un bocal renversé.
La terre à bouturage est faite d’un mélange par moitié de sable de rivière pas trop fin (grains de 2 mm) ou de perlite horticole et de tourbe. On place les boutures dans un local à la température de 20 à 24 degrés Celsius, en lumière tamisée. La terre et l’air, sous la cloche ou le local, doivent rester constamment humides, mais sans excès.
Les boutures de Ficus, Dracaena, Croton réussissent bien lorsqu’elles sont piquées dans de la sciure de bois blanc. Quand les boutures sont enracinées, on les plante séparément dans de petits pots et dans une terre appropriée à leur nature. Les boutures qui viennent d’être mise en pot sont placées sous cloche fermée et ombragée. On les habitue progressivement à l’air et à la lumière par des aérages de plus en plus larges et un ombrage de plus en plus léger.
À propos du bouturage
Le procédé de bouturage qui vient d’être décrit est applicable à presque toutes les espèces munies de tiges. Pour quelques autres, notamment celles qui sont acaules (sans tige), il est possible d’utiliser les feuilles comme boutures (Saintpaulia, Pépérornia), soit qu’on pique seulement le pétiole en terre, soit qu’on applique ensuite la feuille elle-même sur la terre humide (Bégonia rex). De petites incisions sur les nervures facilitent l’émission des racines et des bourgeons. Certaines plantes peuvent se bouturer dans l’eau, dans une bouteille ou un bocal (Laurier-Rose, Cypérus, Achimenes).
Certaines plantes se bouturent elles-mêmes si l’on peut dire, Des Fougères, plusieurs Asplenium, un Kcilanchoé, émettent sur leurs feuilles des bourgeons qui forment des plantes en miniature A une certaine époque ces plantules se détachent, tombent et constituent des plantes nouvelles. On assiste à un bouturage naturel.
Les plantes provenant d’un bouturage sont exactement semblables aux plantes mères; elles en ont tous les caractères héréditaires,les qualités et aussi les défauts ainsi que les maladies de constitution. On ne saurait trop prendre soin de ne bouturer que des plantes saines.
Comment procéder à la division des touffes ?
Beaucoup de plantes d’intérieur rhizomateuses ou traçantes peuvent se multiplier par division ou éclatage des touffes de la même façon que les plantes vivaces de plein air. Les tubercules peuvent donner lieu à ce mode de multiplication car ce ne sont, en somme, que des rhizomes d’une forme particulière.
Parmi les plantes qui se soumettent à ce mode de multiplication, on peut citer parmi les espèces gazonnantes : les Isolepis, les Sélaginelles, les Capillaires, le Pteris serrulata, le Polypode, le Rhapis, les Calatheas et les Marantas et la plupart des plantes de la famille des Zingibéracées, les Bégonias tubéreux. La meilleure époque est le printemps.
Pour diviser une plante en pot, il faut d’abord la dépoter, examiner la répartition de ses bourgeons et de ses tiges, de façon à ce que chaque éclat l’ait possède au moins un bourgeon ou une tige munie de racines. Il est rare qu’on puisse éclater une touffe en ne se servant que des mains. Dans la plupart des cas, il faut aider à la fragmentation en coupant la souche au couteau.
Les divisions ou éclats sont replantés en pots immédiatement et ceux-ci sont placés pendant quelques jours à l’ombre, sous cloche, en atmosphère humide.
Comment marcotter ?
Marcotter, c’est faire développer des racines en un point d’une tige ou d’une branche, qu’on détache ensuite pour la planter et en faire une plante distincte et complète. L’époque la plus favorable pour marcotter est le printemps. Il y a deux manières de marcotter les plantes d’appartement, le marcottage en archet et le marcottage aérien.
Dans le marcottage en archet, une tige longue et flexible est couchée puis arquée après incision au fond d’un pot qu’on remplit de terre légère humide. La marcotte est sevrée (détachée) après l’émission des racines.
On pratique le marcottage aérien lorsqu’on ne peut pas arquer la tige (Dracaena, Aralia, Dizygotheca, Ficus, Monstera). On élève la terre jusqu’ à l’endroit où l’émission des racines doit se produire. Au lieu de terre, on emploie de préférence de la tourbe ou du sphagnum humide qu’on maintient en place dans un cornet de plastique attaché à la tige. L’enracinement peut demander plusieurs mois.
Ficus : Elastica Decora
Nom commun et famille : Caoutchouc – Moracées. Origine: Inde.
Hauteur : peut s’élever à 3 m et plus.
Compost : 2/6 de terre de jardin, 3/6 de terre de bruyère tourbeuse ou de terreau de feuilles, 1/6 de tourbe. Température: 18 à 20°C pendant la végétation, 15 à 16°C en hiver.
Besoin en eau : arrosages et bassinages fréquents en été, modérés en hiver. Laver les grandes feuilles poussiéreuses.
Exposition : grande lumière, mais éviter le plein soleil. Multiplication: par bouturage et marcottage aérien.
Particularités : belles feuilles à texture épaisse et coriace.
Autre espèce : FICUS BENJAMINA.
Nom commun : Ficus benjoin. Origine: Inde.
Hauteur : 1 m et plus. Particularités : feuilles petites, assez épaisses.
Vriesia Splendens
Vriesia ou Vriesea.
Famille : Broméliacées. Synonyme : Tillandsia spiendens.
Origine : Guyane.
Hauteur : 30 à 40 cm. Compost : 415 de terre de bruyère, 1/5 de tourbe allégée d’un peu de sphagnum haché, bien drainer.
Température : 20 à 22°C. Besoin en eau : arrosages modérés en hiver. Ne pas laisser l’eau dans le cornet de feuilles ; pour ce faire, retourner les plantes de temps à autre.
Exposition : grande lumière. Multiplication: par séparation des rejetons.
Particularités : feuilles coriaces en rosette, dressées et recourbées au sommet, zébrées sur les deux faces de zones transversales sombres. Fleurs en épi aplati en lame de sabre.
Zebrina Pendula
Nom commun et famille : Éphémère zébrée – Commélinacées.
Synonyme : Tradescantia zebrina.
Origine : Brésil.
Compost : 4/5 de terre de bruyère, 1/5 de tourbe, bien drainer.
Température : 18°C. Supporte 14 à 15°C en hiver.
Besoin en eau : arrosages fréquents pendant la végétation, très modérés en hiver.
Exposition : grande lumière mais pas de soleil direct.
Multiplication : rapide par bouturage des rameaux.
Particularités : plantes à tiges trainantes et retombantes. Feuilles elliptiques de 4 à 5 cm de longueur, rayées sur le dessus de blanc argenté cristallin et de vert foncé pourpres en dessous. Fleurs roses insignifiantes. Elles sont éphémères.