L’abeille appartient à l’ordre des hyménoptères. Comme les termites et les fourmis, les colonies d’abeilles sont organisées en société. C’est un des rares insectes que l’homme a domestiqué.
Guide, conseils et avis
Un insecte de l’ordre des hyménoptère
Les abeilles sont présentes sur toute la surface du globe, y compris au niveau des cercles polaires.
On dénombre un millier d’espèces différentes, la France en hébergeant une dizaine.
Dotée de deux paires d’ailes membraneuses et de pièces buccales de type lécheur, l’abeille est un insecte à métamorphose complète.
Durant toute la durée de sa vie (3 à 5 ans), la reine pond environ 2 000 oeufs par jour. Trois jours après la ponte, l’oeuf donne naissance à une larve aveugle et dépourvue de membres.
Entre le 3ème et le 9ème jour, la larve est alimentée en gelée royale puis en miel par les ouvrières. Devenue nymphe, la larve éclot le 21ème jour pour donner naissance à un insecte adulte.
Les différentes castes chez l’abeille
- Les ouvrières, femelles stériles de 15 mm de long, assurent tous les travaux de la ruche et butinent inlassablement. Leur durée de vie est de 1 à 2 mois l’été contre 5 à 6 mois en hiver.
- La reine, unique femelle fertile, est la mère de toutes les abeilles de la ruche. Vivant 3 à 5 ans, elle est indispensable à la survie de la colonie. Elle se distingue par sa taille (20 mm) et son abdomen allongé.
- Les mâles ou faux bourdons, ont un rôle essentiellement reproducteur. Ils ne sont que quelques centaines, naissent à la fin du printemps et meurent à la fin de l’été. Dépourvus d’appareil venimeux, ils ont de gros yeux, un aspect velu et un corps trapu de 18 mm de long.
Un insecte domestiqué
Avec les vers à soie, les abeilles figurent parmi les seuls insectes domestiqués par l’homme. Cette domestication porte un nom : l’apiculture, pratiquée depuis la plus haute Antiquité. Ce sont les Egyptiens qui ont achevé l’entreprise de domestication, en 2 600 avant J-C.
En France, on dénombre environ 70 000 apiculteurs pour un total d’environ 1,5 million de ruches. La production française de miel varie entre 25 000 et 35 000 t/an. Chaque Français en consomme entre 400 et 500 g/an.
Un insecte social
Hormis quelques espèces solitaires, les abeilles forment des colonies à l’intérieur desquelles toutes les activités sont coordonnées, qu’il s’agisse de la régulation thermique, des constructions ou de la recherche de nourriture.
La coordination se fait grâce aux échanges de nourriture, un bouche-à-bouche qui permet à chaque abeille de connaître l’état de la ruche.
Les abeilles communiquent en dansant, une forme de langage qui leur permet de s’informer des sources de pollen et de nectar.
Les exploratrices effectuent des danses circulaires sur les rayons de la ruche. Ces danses indiquent la direction, le rythme, la distance, l’odeur et le type de fleurs.
Les espèces voisines
La guêpe, le frelon et le bourdon sont les principales espèces voisines de l’abeille, également dotées d’un rôle pollinisateur.
La guêpe se distingue de l’abeille par son abdomen effilé, jaune et noir. Elle mesure entre 2 et 2,5 cm. Seules les femelles infligent des piqûres douloureuses, provoquant rougeur et gonflement, voire inflammation.
Le frelon est une grosse guêpe de plus de 3 cm, de couleur roux et jaune. Moins agressif que la guêpe, ses piqûres sont néanmoins très douloureuses, provoquant de grosses enflures et des accès de fièvre.
Le bourdon est caractérisé par un corps trapu de 2,5 à 3 cm. Il alterne des bandes jaunes et noires et n’est pas venimeux.
Le miel
Savoureux, riche en sucre, en oligo-éléments et en vitamines, 100 % naturel, c’est le produit emblématique des abeilles. Le miel ? Non. Les miels.
Le miel provient d’un liquide sucré secrété par les fleurs : le nectar. Le nectar subit une première transformation dans le tube digestif des abeilles.
La seconde transformation se déroule dans la ruche et se résume à une évaporation d’une partie de l’eau.
Le miel renferme plus de 80 % de sucre et moins de 20 % d’eau. De multiples oligo-éléments, vitamines et acides aminés complètent sa composition.
Du miel en excédent, unique et pluriel
Le miel est avant tout destiné à nourrir les abeilles, les larves comme les adultes, à l’exception de la reine, qui se nourrit exclusivement de gelée royale. Le miel est stocké dans le couvain, dans des alvéoles réservées.
En période de butinage, les quantités de nectar récoltées dépassent largement les besoins annuels des abeilles, y compris en hiver où les abeilles restent confinées dans les ruches.
L’apiculteur va donc récolter le miel entre mai et septembre. Les abeilles ont le monopole de la production du miel. Mais il en existe de multiples variétés, au gré des saisons, des régions, des plantes prédominantes.
Les miels « toutes fleurs » ou « mille fleurs » de plaine ont une couleur claire et un goût léger.
Les « mille fleurs » de montagne sont corsés, très aromatiques et sombres. Les miels de « cru » sont monofloraux : acacia, bruyère, colza, chardon, châtaignier, lavande, sapin. Il existe autant de variétés de miel que de régions. Et comme le vin, le miel se décline en crus.
Les autres produits de la ruche
La gelée royale est une substance secrétée par les glandes nourricières des abeilles.
Elle est distribuée aux jeunes larves et à la reine. Comme le miel, la gelée royale est comestible, de même que le pollen et les rayons de miel brut qui façonnent les cadres de la ruche.
La cire entre dans la fabrication d’un certain nombre de produits à usage non alimentaire comme les bougies, les encaustiques, les produits de beauté…
La ruche
Généralement en bois, la ruche protège les abeilles des intempéries. Elles y entrent et en sortent librement par le trou d’envol, ouverture que l’apiculteur peut obturer.
La ruche est coiffée d’un couvercle amovible qui découvre des cadres en bois. Le rayon, c’est à dire l’intérieur du cadre, est fait de cire, une substance secrétée par les abeilles qu’elles malaxent pour en faire des écailles.
Dix kilos de miel sont nécessaires pour fabriquer un kilo de cire. Les alvéoles sont disposées de part et d’autre du rayon. Profondes d’environ 1 cm, les alvéoles ont une forme hexagonale. La reine y pond ses oeufs, les ouvrières y déposent le nectar.
Tous les éléments présents dans une ruche attirent de nombreux prédateurs, notamment en hiver où les sources de nourriture sont limitées et le climat rude.
Avec une température comprise entre 25 et 35°C, en toutes saisons, la ruche offre un refuge climatisé très apprécié.
Mais le garde-manger que représente la ruche constitue un attrait bien plus fort, pour des insectes, des rongeurs ou encore des oiseaux.
La ruche « Dadant » est le modèle le plus courant en Europe. Elle assure un très bon hivernage grâce à ses dizaines de cadres placés dans une simple caisse en bois, surmontée d’éléments plus petits appelés « hausse ».
Les abeilles bâtissent leurs rayons dans les cadres, ce qui permet à l’apiculteur de les observer et d’en extraire le miel sans détruire la cire. Les abeilles élèvent les larves dans le « corps de ruche » et y entreposent leurs réserves de miel et de pollen.
La pollinisation au jardin
La pollinisation est l’autre entreprise bénéfique des abeilles. Une entreprise incommensurable, involontaire et indirecte à qui on peut donner un petit « coup de pouce » au jardin.
La fécondation des fleurs
Les plantes à fleur disposent d’organes de reproduction mâles et femelles. Pour assurer la pérennité des espèces, le pollen, cellule reproductrice mâle, doit venir se fixer sur le pistil, organe reproducteur femelle. La fécondation engendre la production d’un fruit, qui renferme lui-même des graines. 80 % des espèces végétales dépendent de ce mode de pollinisation.
Les plantes nectarifères
L’action pollinisatrice des abeilles ne répond à aucune nécessité biologique autre que celle consistant à collecter le pollen nécessaire à l’élaboration du miel, lui-même étant destiné à alimenter la colonie. Pourtant, sans le savoir, les abeilles assurent la pollinisation d’un grand nombre d’espèces.
De très nombreuses espèces végétales présentes au jardin, qu’il s’agisse de légumes, de fruits ou encore de plantes ornementales sont elles aussi dépendantes des abeilles et autres insectes pollinisateurs : piments, aubergines, courgettes, cornichons, pastèques, framboises, cassis, groseilles, melons, fraises etc. et quasiment l’ensemble des arbres fruitiers, à pépins comme à noyau.
Il existe bien des ruchettes adaptées à la pollinisation de zones de cultures relativement restreintes. Mais l’apiculture dite de loisir est relativement exigeante en surveillance et pas toujours couronnée de succès. Au jardin, les abeilles pourront pleinement jouer leur rôle, à condition de les « séduire » grâce à des plantations mellifères adaptées.
Il faut s’assurer de choisir des plantes ayant différentes périodes de floraison, de sorte que l’épanouissement des fleurs se chevauche et soit continue de mai à octobre. De cette façon, les papillons ne sentiront pas le besoin de quitter votre jardin à la recherche de nourriture.
Terrasses et balcons
Une terrasse ou un petit balcon peut aussi nourrir les abeilles et les aider à remplir leur rôle de pollinisatrices. Quels que soient les pots ou conteneurs (baquets, jardinières, paniers suspendus…), le principe consiste à les remplir de fleurs nectarifères et à maintenir leur floraison le plus longtemps possible.
Les pots doivent être placés dans un endroit ensoleillé et abrité et, pour une plus grande efficacité, groupés les uns près des autres. Vous pouvez aussi créer des pots à aromates (thym, verveine, fenouil…) très riches en nectar.
Bassins et points d’eau
Comme tous les êtres vivants, les abeilles ont besoin d’eau. L’eau est, en effet, indispensable à la composition du miel et sert à réguler la température à l’intérieur de la ruche. Installez un petit bassin ou une fontaine dans votre jardin, vous y attirerez les papillons mais aussi abeilles, coccinelles, batraciens et oiseaux du ciel.
La bonne utilisation des pesticides
Une utilisation excessive de pesticides, comme tous les excès, est mauvaise pour l’ensemble de la faune et de la flore du jardin. Pour ne pas transformer votre jardin en désert écologique, il convient de se conformer à quelques règles de bon sens : Les pesticides bio ou chimiques sont des médicaments pour les plantes.
Le respect des doses est obligatoire pour assurer l’efficacité du produit mais aussi pour ne pas endommager l’entourage de la plante traitée. Pour éviter de traiter trop largement, y compris des insectes qui n’attaquent pas la plante, choisissez un produit de traitement ciblé.
Si vous avez un doute sur l’origine de l’infestation de votre plante, apportez une feuille malade ou une photo à votre magasin. Il vous sera alors indiqué le bon produit. Ne traitez que la plante malade, et ce, par un temps sans vent pour ne pas asperger d’autres végétaux.